- Pour plus de 50 % d'entre elles, les coûts sont le principal obstacle à la mise en œuvre des mesures ESG
- Environ deux tiers estiment que le principal avantage de l'ESG est son attrait pour les investisseurs et les financiers, mais la perte de valeur des actifs est la principale préoccupation
- 87 % se concentrent principalement sur les aspects environnementaux
Les entreprises européennes Immobilier d'entreprise considèrent que l'ESG est très pertinent pour leur stratégie d'investissement et qu'elles disposent de ressources suffisantes à cet égard. C'est ce qui ressort d'une étude menée par Drooms, au cours du mois d'avril 2023. L'entreprise a interrogé environ 160 experts Immobilier d'entreprise en Europe pour cette dernière étude. Le rapport complet est disponible ici.
83 % des professionnels interrogés prévoient d'accorder une plus grande attention à l'ESG dans leur stratégie d'investissement au cours de l'année à venir. 70 % des personnes interrogées ont déjà nommé un responsable chargé de l'ESG. Néanmoins, au niveau des opérations quotidiennes, les critères ESG n'ont pas autant d'influence sur les prises de décision qu'on pourrait le croire : En moyenne, les entreprises interrogées estiment cette influence à 6,95 points sur une échelle de 1 à 10.
Absence de réglementation et lourdeur de la documentation
Outre le coût, qui est le principal obstacle à la mise en œuvre des mesures ESG pour plus de la moitié des répondants, l'absence de réglementation (47 %), la complexité et la documentation supplémentaire (44 %) sont perçus comme des obstacles majeurs. D'autres facteurs dissuasifs incluent le manque de compréhension du processus de mise en conformité ESG (44 %) et l'absence de réglementation et de normes dans l'UE (40 %).
« Le processus de documentation est l'un des principaux obstacles à la mise en œuvre des mesures ESG. Les critères ESG sont donc plus souvent perçus comme une charge plutôt que comme une opportunité. Il est intéressant de noter que l'absence de réglementation pose problème dans de nombreuses entreprises. Cette situation affaiblit la capacité de mise en œuvre et la certitude juridique nécessaire pour définir des stratégies ESG. Une attitude attentiste n'est donc pas surprenante. « Vaut mieux ne rien faire pour éviter les erreurs », explique Petter Made, directeur du commerce en ligne et vice-président chargé des produits et du développement pour Drooms. « Les solutions d'une dataroom numérique peuvent aider à gérer la complexité des exigences ESG, non seulement en organisant la documentation et le reporting, mais aussi pour appliquer les nouvelles réglementations et faciliter la comparaison des actifs rassemblés dans un même portefeuille. Malheureusement, ce potentiel n'est pas encore pleinement exploité ».
Un processus de documentation complexe
De toute évidence, de nombreux répondants placent de grands espoirs dans des solutions technologiques, telles que les plateformes de gestion de données pour stocker et analyser toutes les données ESG pertinentes. Sur une échelle de 1 à 10, ils estiment en moyenne à 7,42 que ces solutions joueront un rôle crucial pour les investisseurs à l'avenir. Cependant, ils sont encore nombreux à n'utiliser que rarement les possibilités offertes par ces outils : 60 % stockent les données du processus de documentation sur leur propre serveur ; 36 % utilisent un service du cloud ; et seulement 24 % choisissent une dataroom, jusqu'à présent.
« Le secteur de l'immobilier peut très largement améliorer l'efficacité des processus de documentation et de due diligence. Ce processus prend énormément de temps. En effet, les documents et les données doivent être en partie numérisés, en partie recherchés. Les différentes versions doivent être comparées entre elles et mises à la disposition de différentes parties prenantes. Pourtant, depuis longtemps déjà, ces documents peuvent bénéficier d'un classement centralisé, avec actualisation et accès pour toutes les parties prenantes en évitant des mois de préparation », explique Petter Made.
Pour environ 20 % des répondants, le processus de documentation représente six mois de travail. Pour 20 % il exige quatre à cinq mois et deux à trois mois pour 47 %.
L'attrait pour les investisseurs et les financiers est le plus grand avantage
Les répondants considèrent que dans l'immobilier le plus grand avantage de l'ESG se situe dans le domaine financier. Pour près de 65 %, un plus grand attrait pour les investisseurs et les financiers est l'un des principaux avantages, tandis qu'une meilleure valorisation des actifs intéresse davantage 60 % des répondants. La réduction des coûts d'exploitation (39 %) et l'augmentation des loyers (27 %), en revanche, sont considérées comme moins importantes. Mais la réduction des émissions et la protection du climat qui en découle font aussi partie des facteurs les plus importants pour environ 64 %, tout comme la prise de responsabilité (39 %).
ESG - le E reste au centre des préoccupations
Les experts immobiliers interrogés continuent de traiter en priorité les critères d'écoresponsabilité du secteur.
87 % d'entre eux déclarent intégrer des facteurs écologiques dans leur stratégie d'investissement. Les aspects sociaux (30 %) et les critères de gouvernance (25 %) viennent loin derrière. Dans l'ensemble, la conformité ESG des actifs est un facteur décisif. Pour 54 % d'entre eux, il est très improbable qu'ils investissent dans un bien immobilier non conforme aux critères ESG. 93 % choisiraient d'investir des fonds supplémentaires pour mettre leurs actifs en conformité ESG plutôt que de les vendre à perte. Globalement, la perte de valeur est la principale préoccupation liée à l'application des réglementations ESG (64 %). 20 % redoutent des conséquences négatives potentielles à long terme sur le marketing et 9 % sont préoccupés par les pénalités potentielles.
« Les critères ESG et les problèmes qu'ils soulèvent figurent au premier rang des préoccupations du secteur immobilier. Et ils ne disparaîtront pas de si tôt. Cependant, notre attitude rend la tâche incroyablement plus difficile toute tentative de mise en œuvre. Des professionnels très bien payés s'accrochent à la gestion des documents au lieu de se concentrer sur la création de solutions intelligentes pour répondre aux exigences ESG », affirme P. Made. « La numérisation n'est pas non plus une panacée, mais elle peut largement simplifier la communication avec les parties prenantes et le régulateur. Tout simplement parce qu'elle réunit toutes les informations nécessaires et les rend accessibles et disponibles à tout moment ».